L’écrivain camerounais, Timba Bema a reçu le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire le 25 mai dernier. Récompense obtenue pour son tout premier livre intitulé ‘’Les seins de l’amante’’, un poème. Il partage cette distinction avec l’écrivain ivoirien Gauz.

Originaire de Bali à Douala, Timba s’intéresse à la poésie dès son adolescence. C’est après sa lecture du roman Le Procès de Franz Kafka que naît sa vocation d’écrivain. Dès son jeune âge, il va côtoyer les écrivains de renom tels que Valère Epée, son mentor, Fernando d’Almeida ou encore Severin Cécile Abéga. En 2001, Bema s’installe en France pour ses études et crée La Revue des Citoyens des Lettres, à Lausanne où il réside.

En 2018, il publie son tout premier livre Les seins de l’amante. « Un long poème en prose, où l’évocation des corps est un prétexte à une magnifique allégorie du destin de l’homme africain, du colonialisme à l’affirmation de lui-même » ; confie son éditeur Michel Chevalier.

Le Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire 2018 se veut un sésame pour cet auteur plein de talents qu’est Timba Bema qui voit s’ouvrir devant lui, une nouvelle étape de sa vie d’écrivain.

« Je dois vous avouer une chose : je prends la littérature très au sérieux. De ce premier ouvrage, vu son thème, celui de la réappropriation de son corps par l’Africain, j’attendais qu’il ait un certain effet sur les lettres africaines. De plus, je me disais que s’il ne se faisait pas remarquer je réduirai à coup sûr mon activité littéraire. Ce prix vient donc me réconforter et surtout m’encourager à aller plus loin, à viser plus haut » ; a confié Timba Bema contacté par la rédaction de Myafricainfos.com.

Après Les seins de l’amante, Timba a publié aux Éditions Stellamaris son second ouvrage Les bateaux sombrent-ils en silence ? Une variation poétique qui est actuellement au cœur des travaux de l’écrivain.

« Je travaille à l’adaptation théâtrale de ma variation poétique Les bateaux sombrent-ils en silence ? qui interroge les naufrages des bateaux de migrants en Méditerranée. C’est un projet passionnant que j’espère voir aboutir d’ici à la fin de l’année. Je me chargerai ensuite de la mise en scène, et j’espère qu’on aura quelques dates dans l’espace francophone » ; nous a-t-il glissé.

Homme de lettres et passionné de poésie, Timba Bema codirige en 2019 « Cendres et mémoires », une anthologie de poèmes dédiés à la crise que traversent les régions anglophones du Cameroun.

« La guerre civile qui a eu lieu dans les années 60 au Cameroun nous a traumatisés et nous n’avons jamais eu la chance de connaître la vérité pour simplement nous soigner, nous reconstituer. C’est pour cette raison que les poètes de ma génération ne pouvaient pas se permettre le silence devant l’horreur en cours dans notre pays, eux qui, comme le reste de leurs concitoyens portent dans leur chair les marques du traumatisme passé, ce traumatisme qu’ils essaient tant bien que mal de transcender dans leurs écrits. Cendres et Mémoires s’est donc imposé comme un devoir, devoir de rompre le cycle du silence, devoir également de témoigner pour les générations futures afin que jamais elles ne sombrent comme nous dans l’ignorance de leur histoire » ; a indiqué Timba Bema.

« Cendres et mémoires » s’impose tel un devoir de mémoire envers le Cameroun et l’Afrique en général.

Pour pouvez suivre Timba Bema sur Facebook.

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