DJ Arafat est décédé d’une mort tragique sans laisser le temps à ses fans d’avoir quelque espoir. Son accident a été le point de départ d’une suite logique d’insultes et d’hommages dignes d’une star qui, durant sa vie, aura été très controversée.

Cette tragédie est devenue planétaire puisque les médias et les réseaux sociaux en ont fait leur choux gras pendant près d’un mois, rivalisant sur la diffusion de vrais ou faux scoops, l’essentiel étant d’attirer l’attention ou de se faire un nombre conséquent de « vues », de « like » et de « partages ». L’apothéose a été atteinte lorsque la tombe de Ange Didier HOUON a été profanée non pas clandestinement mais publiquement ; pour une personne ayant reçu les honneurs à titre posthume de l’Etat, ce dernier n’as pas su lui dresser une tombe assez protégée contre une populace désarmée. Il était dit que même mort, Arafat continuera de créer la polemique.

Mais au-delà de cet imbroglio sans fin et de ce tumulte qui donne du tournis, les faits laissent la place à une interrogation qui devrait faire de cette triste nouvelle, un levier pour la jeune génération Kamit. Faut-il battre le frère quand il est faux?

Oui, Ange Didier a été faux sur plusieurs plans ; pour avoir publié sur les réseaux sociaux les noms des femmes avec qui il a couché alors qu’elles sont actuellement avec d’autres hommes, Arafat DJ plaide coupable. Pour avoir porté l’insulte sur les réseaux sociaux pendant que beaucoup de jeunes le prenaient comme modèle, Arafat plaide coupable. Pour avoir étalé la vie de sa famille sur les réseaux sociaux, violant ainsi l’intimité de sa femme et de ses enfants, Arafat plaide encore coupable. Mais l’accusé ne se lèvera pas pour répondre. N’en déplaise aux passionnés qui se sont disputés son corps comme s’ils avaient des droits sur la dépouille. Mais dans cette histoire de mort subite au pays de la reine Pokou, se cantonner à juste battre le frère parce qu’il est faux où à lui jeter des fleurs parce qu’il n’est plus, ne tirera pas le Kamit vers le haut.

Ange Didier HOUON alias DJ Arafat

Il est vrai qu’il faut battre le fer quand il est chaud ; mais exprès nous avons laissé passer le temps afin que nos pensées ne se mêlent pas à la douleur de la perte de cet être cher à la musique africaine. Car en revenant en arrière et en observant de près, il y a tellement de leçons à tirer. Eh bien dans cette affaire, tout le monde est coupable : Le gouvernement qui a laissé les déboires de l’artiste devenir un sport national, ses fans qui cautionnaient tout ce qu’il faisait parce que c’est DJ Arafat ; ses faux amis qui l’encourageaient dans ces sorties dangereuses en faisant fi des critiques. Et que dire de sa mère, la fameuse Tina Glamour qui a maudit son enfant et prédit sa mort avant de venir jouer les veuves éplorées devant les caméras sans que personne ne lève le petit doigt. Encore une fois, le pire, ce n’est pas la méchanceté des hommes mais le silence des autres.

Dj Arafat plaide coupable ; il a été faux mais il était également un frère. Voilà la dimension qui manque cruellement au Kamit aujourd’hui : la fraternité. Au nom d’elle, on ne frappe pas le frère quand il est faux, mais quand il le faut, ayons le courage de séparer le vrai de l’ivraie dans cette histoire coupée et décalée.  La vérité est qu’il y a eu des manquements dans la gestion de la carrière d’un artiste. Le prochain héros de la musique ivoirienne va-t-il suivre la même voie ? Combien de Doug Saga et d’Arafat devront mourir pour enfin une bonne gestion à la Céline Dion, Akon ou Maître GIMS ? La passion aveugle et la lucidité rend la vue ; mais c’est la volonté de mieux faire qui entraine le changement positif.

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