La guitare comme meilleur ami, l’artiste Nkéli Faha chante l’Amour, la vie, la société. Son amour pour la musique et sa grande humilité le poussent vers des expériences, les unes aussi uniques que les autres. Ici, Nkéli Faha nous ouvre les portes de son univers.

MyAfricaInfos : Bonjour l’artiste ! Présentez-vous à nos lecteurs s’il vous plait !

Nkéli Faha : Bonjour à vous et aux lecteurs de MyAfricaInfos ! Je me nomme Tsénuokpor Koku Nutifafa à l’état civil et j’ai pris comme nom d’artiste Nkéli Faha. Je suis chanteur-auteur-compositeur-guitariste-arrangeur de nationalité togolaise et je réside en Espagne.

Pourquoi Nkéli Faha ?
J’ai pris le N de Nutifafa (la paix en langue Mina du Togo) et le diminutif de Kékéli (la lumière en Mina) et Faha (celui qui est sans façons en Mina). Je voudrais ainsi dire que je viens humblement en paix jeter un peu de lumière sur les zones d’ombre à travers mes chansons.

Dans quel genre musical excellez-vous ?
J’évolue dans le genre musical qu’on appelle communément « la world musique : musiques du monde) qui est un mélange de sonorité originales avec le jazz, le blues ou la pop. Ma musique s’inspire des rythmes du terroir togolais et se nourrit d’influences pop, résultat de mon amour pour mes origines et tout ce que j’écoute en matière de musiques étrangères.

Qu’est-ce qui vous a motivé à faire carrière dans la musique ?
J’ai très tôt été baigné dans la musique et mes talents pour la chose avaient été révélés dès mon plus jeune âge. Ce qui m’a motivé à faire carrière dans la musique c’est que de tous les enfants de ma famille, j’étais le seul à montrer un réel talent et un engouement pour la musique ; alors tout naturellement je me suis dit que c’est ma mission. Je n’ai pas eu à trop me poser de questions. Je me suis mis sérieusement au travail pour développer mon talent et mettre toutes les chances de mon côté pour devenir un vrai professionnel dans la musique.

Parlez-nous un peu de votre parcours musical et artistique
Depuis mon enfance j’aimais tout ce qui passait à la radio en matière de musique et je n’hésitais pas à apprendre par cœur des chansons qui me plaisaient particulièrement. Au collège j’avais eu la chance de rencontrer des camarades passionnés de musique comme moi et ensemble nous avions appris les rudiments de la guitare. Ainsi nous organisions des petits concerts pour épater nos camarades. Par la suite, quand je pris au sérieux mon désir de faire carrière dans la musique, je m’approchai de professionnels togolais auprès de qui j’appris énormément. Pour compléter ma formation, j’avais fait des stages en matière d’arts du spectacle au Bénin et en matière de techniques de prise de sons au Ghana.

“Je suis un amoureux de la musique et elle me le rend bien”; NKéli Faha

Outre la musique et l’art, quelles sont vos autres activités et passions ?
Je suis un passionné de littérature et de cuisine. Je compte publier des ouvrages parallèlement à ma carrière musicale. J’avais appris la cuisine pour devenir professionnel mais la musique avait pris le dessus. Après le lycée, pour démontrer à mes parents que je n’étais pas un bon à rien et que je n’avais pas choisi la musique parce que je n’étais pas capable de faire quoi que ce soit d’autre, j’avais étudié à Accra au Ghana l’Anglais et l’informatique. Ce sont aussi quelques cordes de plus à mon arc. Pour couronner le tout, j’adore l’agriculture qui non seulement me permet de renouer avec la nature mais qui constitue aussi un vrai exercice physique pour être en pleine forme. En plus de tout cela elle me permet d’être auto-suffisant sur le plan de l’alimentation saine. Je la pratique régulièrement dès que j’en ai l’occasion après mes tournées à l’étranger.

Que représente la musique pour vous ?
La musique c’est ma raison d’être. Je n’ai jamais envisagé ma vie sans la musique. Si je n’avais pas été professionnel, il me serait toujours resté l’amour pour les sonorités. Il m’arrive d’être ému par une belle mélodie et de me sentir envahi d’une grande énergie en entendant une voix inhabituelle. Je suis un amoureux de la musique et elle me le rend bien.

Comment décririez-vous la vôtre ?
La mienne est la somme de tout ce qui nourrit mon Âme aussi bien dans les sonorités traditionnelles de mon Togo natal que dans la musique moderne que j’écoute tout le temps. Je n’invente rien. Je ne fais que proposer mon approche de la musique. Tout mon art réside dans le choix de mes mélodies, la manière particulière sans nulle autre pareille dont je les joue sur ma guitare, le regard que je pose sur ma société à travers les textes de mes chansons et l’harmonisation de tous ces éléments.

Y a-t-il des chanteurs qui ont influencé votre écriture et votre style musical ?
Oui il y’en a énormément. Je vais citer juste quelques-uns : Tracy Chapman, Ella Fitzgerald, Jimi Hope, Lokua Kanza, Francis Cabrel, Bob Dylan, …

Vos artistes préférés dans la sphère musicale togolaise et mondiale
Au Togo, mes artistes préférés sont : Tchalim Essé, Renya, Afia Mala, Jimi Hope, Peter Solo, Ali Bawa, Sol X Ray, Toto Tchilatchi, Naty Edorh et sur le plan international : Ismael Lo, Le groupe Culture, John Lee Hooker, Earl Klugh, Chris Rea, Mark Knopfler.

Avez-vous déjà collaboré avec d’autres artistes ?
Oui je collabore régulièrement avec plein d’artistes venant de différents horizons.

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Votre meilleure collaboration ?
Ma plus belle collaboration artistique à ce jour, c’est celle que j’avais faite avec un groupe de musiciens bretons jouant des instruments traditionnels et conduit par le chanteur breton Manu Lan Huel.

Que vous apporte la musique ?
La musique m’apporte beaucoup de joie et un bien être réel. Sur le plan professionnel, elle me permet de visiter plein d’endroits différents aux quatre coins du monde. Elle me permet surtout de faire de très belles rencontres humaines.

De quoi parle votre dernier album ?
Mon dernier album « Dzidzo : la joie en Mina » parle de l’amour entre les humains, du partage et de la nature. J’ai abordé tous ces sujets et plein d’autres sur un fond musical acoustique épuré où le rythme est plus suggéré que joué. Par cet album, j’ai voulu renouer avec le style de mes débuts quand je n’avais ni producteur, ni promoteur, ni fans et rien d’autre que mon amour pour la musique.

Vous avez fait une tournée européenne cette année. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?
Ce qui m’a le plus marqué lors de cette tournée c’est le professionnalisme des musiciens avec lesquels j’ai eu à collaborer. Ils ont fait preuve d’une rigueur et d’un sérieux admirables.

A quand un retour sur la terre togolaise ?
Probablement l’année prochaine. Je compte mener un certain nombre de projets artistiques incluant de jeunes artistes sur place là-bas.

Des projets en cours ?
Oui j’ai énormément de projets en cours. J’arrange actuellement les albums de deux chanteuses et celui d’un chanteur. Je mène simultanément ces trois projets entre Nantes, Paris et Bruxelles. Au même moment je travaille sur mon prochain album. Je n’ai pas encore de concerts prévus d’ici la fin de l’année. Je consacre plus de temps aux enregistrements.

Avec quels artistes aimeriez-vous faire un duo si l’occasion vous était donnée ?
Si l’occasion se présente, j’aimerais chanter en duo avec la chanteuse gabonaise Annie Flore Batchiellilys, la chanteuse ivoirienne Nash, le musicien burkinabé Bil Aka Kora, le chanteur béninois Patrick Ruffino ou le musicien togolais Alain Apaloo.

Qu’auriez-vous fait comme métier si vous n’aviez pas été artiste ?
Si je n’avais pas été artiste, j’aurais aimé être chef-cuisinier ou professeur d’Anglais.

Votre meilleur souvenir ?
Mon plus beau souvenir c’est quand après la tournée togolaise et ouest-africaine que j’avais faite à la sortie de mon premier album je débarquai à Hong Kong pour la première fois à l’invitation de l’Alliance française pour la fête de la francophonie. J’étais parti initialement pour trois semaines et deux concerts, un à Hong Kong et un autre à Macao et finalement compte tenu de la demande grandissante, j’avais fait une tournée de près de six mois dans plusieurs villes chinoises et j’avais signé mon premier contrat professionnel avec un label de disque. Ce fut le début de ma carrière internationale.

Votre plus grand regret ?
Je n’en ai pas à proprement parler. J’ai eu la chance de croire en moi et de suivre mon instinct. Je fais le métier que j’aime et je gagne correctement ma vie. Je peux dire que je suis un homme comblé. Alors pas de regret du tout.

Votre plus grand rêve ?
Je l’avais fait quand j’étais gamin. Je pense qu’aujourd’hui, après vingt ans de carrières et plein de projets en tête pour l’avenir, je peux dire que je vis la réalisation de mon plus grand rêve. Mon souhait, c’est que cela continue encore longtemps pour le bonheur des amoureux de la bonne musique.

Votre citation préférée ?
C’est un adage populaire dont je ne connais pas l’auteur : Ne fais pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’ils te fassent.

En couple ou un cœur à prendre ?
Je suis en couple avec une femme formidable et j’ai deux enfants adorables.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui rêvent d’une carrière musicale ?
Je leur dirai ceci : Tout métier a ses règles et ses principes. Il faut faire preuve de sérieux, de discipline et surtout travailler continuellement sans se décourager face aux difficultés pour réussir dans la musique comme dans tout autre métier.

Quelle est votre vision pour l’Afrique de demain ?
Je vois une Afrique plus forte et plus développée. Il n’y a pas plus déterminé que l’Africain. Nous avançons en toute confiance mais surtout à notre rythme. La vie n’est pas une compétition ni une course. Chacun fait de son mieux alors L’Afrique suit son petit bonhomme de chemin. Une fois qu’un mal est décelé, on cherche un remède pour y palier et on prend les mesures nécessaires pour que le mal ne revienne plus. C’est cela le progrès. Je reste optimiste pour l’Afrique de demain.

Quels conseils à la jeunesse africaine en général ?
Mon seul conseil à l’endroit de la jeunesse africaine c’est qu’elle croit en elle-même et en ses potentialités.

Un dernier mot pour finir ?
Je vous remercie pour cet entretien et pour le boulot formidable que vous faites sur le plan de l’information. Mes salutations les plus cordiales à tous vos lecteurs.

Pour contacter l’artiste Nkéli Faha
N° de téléphone (WhatsApp) : + 34 604 335 490
Email : nutifafa1975@gmail.com
Facebook : Nkeli Faha / Nkeli Faha – Luz&Paz Musica
YouTube : Luz Paz

Interview réalisée par Essenam K²

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