La pratique d’arts martiaux mixtes (MMA) est en plein essor et de jeunes africains partis, de loin se font un nom dans ce domaine avec leur entrée dans la plus prestigieuse ligue l’Ultimate Fighting Championship (UFC). Dalcha Lungiambula, congolais né à Kinshasa, veut à son tour se faire un nom dans cette Ligue comme son compatriote Marc Diakiese. 

Entrée dans l’Ultimate Fighting Championship par la petite porte, Dalcha Lungiambula a fait forte impression pour son premier combat face l’Américain Dequan Towsend en juin 2019. Le Kinois s’attend à relever un nouveau défi le 9 novembre à Moscou, face au Russe Magomed Ankalaev, un adversaire tout aussi talentueux.

Tout est parti dès l’âge de huit ans, le jour où son père lui a offert sa toute première tenue de karaté (keikogi). Le rêve de Dalcha Lungiambula, inspiré par le dessin du karatéka sur le kimono, était alors de devenir « un maître des arts martiaux ».  Très rapidement il se retrouve au judo. Et avec le temps et l’abnégation, son travail va porter des fruits. Champion national en RDC, cette discipline va lui ouvrir des portes sur le reste du monde avec une participation aux championnats du monde juniors de 2008 en Thaïlande.

Les portes des MMA s’ouvrent en Afrique du Sud

La vie n’étant pas toujours rose, les difficultés économiques de sa famille vont le contraindre à choisir l’exil en 2009. Et c’est en Afrique du Sud que Dalcha Lungiambula va poser ses valises lors d’un déplacement de son équipe dans ce pays. L’objectif pour le jeune Kinois était alors de découvrir d’autres opportunités en vue de soutenir sa famille. « Je me suis dit qu’il était temps, pour moi aussi, d’aider mes parents, de rester et de me battre, comme un homme ». Ses débuts sur une terre étrangère étaient difficiles mais, Dalcha Lungiambula n’a pourtant pas baissé les bras. De Johannesburg, il se retrouve au Cap en quête de travail. Videur dans un bar, le Kinois va être rattrapé par son destin. « Je travaillais comme agent de sécurité dans un bar. Et, un jour, un client m’a parlé du MMA. C’est à ce moment-là que je me suis intéressé à cette discipline », a-t-il raconté. « Ce client m’a dit qu’avec le MMA, on pouvait gagner de l’argent. C’était une opportunité », a-t-il ajouté.

Décollage en 2014

Dalcha Lungiambula n’hésite pas un seul instant à se lancer dans l’aventure en rejoignant un club local. Il est très vite repéré en 2014 par l’Extreme Fighting Championship (EFC), une des meilleures ligues professionnelles d’Afrique grâce à ses prouesses. Intraitable, le Congolais n’a enregistré qu’une seule défaite en dix combats. Devenu champion incontesté des lourds-légers, il s’est lancé en 2018 un super défi qu’il a remporté avec brio. Il s’agit de son combat avec le roi des poids lourds Andrez van Zyl. Devenu maître absolu dans les deux catégories (lourds-légers et lourds) à l’EFC, Dalcha Lungiambula va faire son entrée dans l’élite en signant un contrat avec l’UFC en 2018.

Ses débuts à l’UFC ont été remarquables même si très souvent les combattants africains sont sous-estimés. Juin 2019 le Congolais s’est imposé avec manière face l’Américain Dequan Towsend. « En général, on ne donne pas beaucoup de chances aux combattants africains“, commente le vainqueur. “Lorsque tu pars aux USA, tout le monde te dit que c’est différent là-bas, que les gens travaillent dur, qu’ils sont costauds. Mais moi, j’ai une conviction bien personnelle : c’est que rien ne m’empêchera d’atteindre mon objectif. Je suis un grand champion. Si j’y suis parvenu en Afrique, je peux le faire dans le monde entier ». Prochaine étape pour Dalcha Lungiambula, le 9 novembre à Moscou, face au Russe Magomed Ankalaev. « Il est rapide, puissant et intelligent, admet l’Africain. Mais s’il est fort, je serai plus fort que lui. S’il est intelligent, je serai plus intelligent que lui. Sur tous les plans, je ferai le double de ce qu’il fera ».

Malgré qu’il s’est fait un nom auprès des Congolais vivant en Afrique du Sud, Dalcha Lungiambula avec un deuxième succès l’UFC et un onzième en douze combats pros de MMA, espère bien, par ailleurs, être davantage reconnu dans son pays. « Le MMA n’a pas vraiment d’influence au Congo. Les gens ne connaissent pas cette discipline, contrairement à ce qu’il peut se passer en Afrique du Sud, en Angola ou au Nigeria, des pays qui ont des champions », assure-t-il. « Mais je sais qu’un jour mon souhait se réalisera : je rentrerai dans mon pays et je dirai qui je suis. Et, pourquoi pas, rencontrer le président Felix Tshilombo Tshisekedi, comme le boxeur Junior Ilunga Makabu l’a fait, après avoir combattu en Russie ».

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