Les œuvres artistiques réalisées par des malades mentaux, pensionnaires du centre d’art-thérapie Vie et Solidarité sont exposées au centre culturel Ouadada à Porto-Novo, du 19 octobre au 1er décembre prochain. Le vernissage a mobilisé plusieurs acteurs culturels ainsi que des psychiatres et des diplomates accrédités près le Bénin.

Une centaine d’œuvres d’art sont exposées au centre culturel Ouadada à Porto-Novo. Elles y seront du samedi 19 octobre au dimanche 1er décembre prochain. La particularité de cette exposition qui suscite beaucoup de curiosité est que ces chefs-d’œuvre sont réalisés par des malades mentaux, ou du moins les personnes en situation de handicap intellectuel du centre d’art-thérapie Vie et Solidarité de Porto-Novo.

Le vernissage a permis samedi dernier au public composé notamment d’acteurs culturels, de psychiatres, de psychanalystes et de diplomates dont l’ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin d’apprécier les œuvres de ces personnes psychologiquement affectées et de découvrir les talents qui sommeillent en elles. A travers ce vernissage, l’artiste photographe Louis Oké Agbo, promoteur du centre d’art-thérapie Vie et Solidarité, entend mettre en lumière pour la première fois au Bénin la notion innovante consistant à mettre l’art au service de la santé mentale.

L’art-thérapie, une option non négligeable dans le traitement du handicap mental

Photo: Marcel Candide HINVY

Selon lui, l’art-thérapie peut contribuer à soulager, traiter voire « guérir » les malades mentaux souvent marginalisés dans la société. Il dit avoir eu la géniale idée lors de sa collaboration avec le centre psychiatrique de Jacquot à Cotonou. Ce qui l’a motivé à créer sa structure pour promouvoir l’art-thérapie à travers des ateliers de photographie, de peinture, de musique et de sport qu’il anime avec les personnes ayant des troubles de comportements et errant dans la ville de Porto-Novo.


« A partir des œuvres d’art produites par un malade mental, on peut apprécier l’évolution de son état de santé, c’est-à-dire voir s’il y a davantage de précision dans le travail réalisé», soutient Louis Oké Agbo. La question a même fait l’objet de communication samedi dernier sur le thème : « Des couleurs sur des maux, l’expression de tous les possibles». Laquelle communication a été animée par Claude Jamart, psychanalyste belge entouré de son confrère Pierre Marchall de la Belgique et des psychiatres béninois Moïse Dossa et Gilles Aizan. Les quatre experts ont tous félicité Louis Oké Agbo pour son initiative.

« A partir des œuvres d’art produites par un malade mental, on peut apprécier l’évolution de son état de santé, c’est-à-dire voir s’il y a davantage de précision dans le travail réalisé»

Louis Oké Agbo

Il a su trouver le bon filon pour redonner du sens, du goût et des couleurs à la vie de ces personnes ayant un handicap mental et intellectuel. En cela, il leur permet de s’exprimer et de s’extérioriser à travers les œuvres d’art réalisées. Selon les communicateurs, même si c’est prétentieux de dire que l’art peut guérir le malade mental à la place de la médecine moderne, il peut offrir des éléments d’appréciation du traitement du patient. «La santé mentale est une chose trop sérieuse pour la confier aux seuls psychiatres », insiste Dr Moïse Dossa pour montrer toute l’importance de l’art-thérapie aux côtés de la médecine moderne dans la prise en charge des personnes souffrant de maladie mentale.

Marcel Candide HINVY
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