Ce n’est plus un secret pour personne que le système de santé de la majorité des pays Africains est des plus déplorables. Cela n’échappe donc à personne non plus que cette situation entraîne des décès de nombreux patients qui auraient pu être évités dans nos hôpitaux publics.

Une jeune dame au nom fictif “Awa” a accouché de jumeaux dans un hôpital périphérique dans une ville du Bénin. Une complication était survenue et Awa a perdu beaucoup de sang à la suite d’un accouchement. Elle avait besoin donc d’une transfusion de sang dans les plus brefs délais. Malheureusement, on ne connaissait pas son groupe sanguin. Il fallait donc le déterminer. Le test de groupage sanguin coûtait à peu près 4$ (2000FCFA), somme dont la pauvre dame ne disposait pas. Le personnel soignant a cotisé entre eux pour réunir les frais, mais le temps d’obtenir son groupe sanguin, Awa rendit l’âme. Triste réalité. Nombreux sont ceux qui, dans nos pays, perdent des proches chaque jour dans des conditions similaires.

Parmi le personnel au chevet d’Awa se trouvait une jeune femme médecin du nom d’Arielle Ahouansou. La situation vécue par Awa la fit réfléchir longuement, ce qui lui a permis de mettre au point une invention prometteuse qui verra le jour quelques temps après, il s’agit de la Carte Médicale Universelle. Arielle partait du principe que si Awa avait eu sur elle un dispositif pouvant permettre d’avoir facilement accès à son dossier médical, cela aurait pu être un gain de temps et d’argent et aurait peut-être pu sauver la vie d’Awa. Cette carte médicale universelle serait un système permettant d’assurer la traçabilité et l’historique de santé d’un individu. Pour cela il fallait une structure capable de mettre le projet en œuvre. C’est ainsi qu’Arielle créa sa propre Start-up “KEA Medicals”, en y investissant 500 000FCFA afin de concevoir les premiers dispositifs qu’elle a commercialisé à 4$.

Devant certains médias elle a déclaré : « Je suis convaincue qu’en tant qu’entrepreneure, je serai plus utile que dans une clinique. Au lieu de soigner 100 patients par jour, c’est des millions d’Africains que je pourrai toucher ».

Voici comment marche le système : le patient crée sur une plateforme en ligne son IMU (Identité Médicale Universelle) qui est une sorte de compte personnel où il fournit les informations de base (santé, numéro d’un proche etc.…) à la suite de cela il reçoit un code QR qui donne accès à toutes ces informations et qui peut être mis sur tout type de support (bracelets, patchs, montres etc.).

Le système est rentable et repose sur la vente de logiciels et de bracelets, ainsi que sur les commissions pratiquées sur les différents actes médicaux. Arielle envisage en outre d’interconnecter le dossier médical du patient à une assurance maladie. Un partenariat est d’ailleurs en cours de négociation avec NSIA Assurances afin de favoriser cette mise en place.

KEA Medicals travaille également avec d’autres organismes dans le but d’équiper les structures hospitalières du pays avec ce système. Un partenariat de sponsorings a été signé avec le Rotary et d’autres ONG pour la confection des bracelets.

A ses débuts, le système comptait 7000 patients au Bénin et au Niger. Aujourd’hui, le système compte plus de 50.000 personnes enregistrées. La jeune Start-upeuse ambitionne d’intégrer au système 500 millions d’Africains d’ici 2022 et ensuite d’étendre son invention à l’échelle mondiale.

Cette initiative prouve à quel point le génie africain est en mesure de trouver des solutions adéquates aux situations auxquelles nous sommes confrontés au quotidien en Afrique. Tous les encouragements de l’équipe de MyafricaInfos à Arielle Ahouansou.

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